Contre l'irresponsabilité et la falsification
C'est le coeur gros que je me vois contraint de me mettre aujourd'hui à mon clavier pour rétablir des faits qui se sont déroulés cet été. Le coeur gros non seulement parce que j'ai été lâchement attaqué, mais surtout parce que cette attaque vient de l'intérieur, d'un espace symbolique que je croyais à l'abri de la bassesse humaine, du saint des saints de la droiture morale avant ce malheureux épisode, de notre cher commissariat où désormais rien ne sera plus comme avant.
Sans doute est-ce le souvenir qui m'a aveuglé, le souvenir d'une rencontre racontée dans le tout premier message de ce blog. C'est d'autant plus douloureux.
On n'écoute jamais assez ses maîtres. Comme le disait le grand professeur de sociologie politique Jacques Lagroye lorsque j'avais la chance d'assister à ses merveilleux cours dans un amphithéâtre parisien, "on est ce que l'on vit". C'est dire si j'aurais du me méfier du Chef BonCako, ci-devant ancien apôtre du service public colbertiste passé dans le camp néolibéral du grand capital, concepteur de plans sociaux dans le civil et mercenaire ambitieux d'un milieu politique dont il semble avoir adopté les moeurs traitresses bien connues et néanmoins répugnantes.
Voici donc ma réponse au fallacieux tissu de mensonges qu'il présente come la véritable histoire de l'ascencion de l'aiguille de Charlanon le 11 août de l'année 2006.
N'hésitant pas à prendre Dieu à témoin, se croyant couvert par une foi qu'il aime à proclamer mais qu'il ne revendique que pour des raisons électorales, le CBC 49 (qui a grand tort de ne pas plus se méfier de Dieu qui, c'est bien connu, reconnaîtra les siens) affirme que la course qu'il nous a proposée était je cite : "facile", du tout public, quoi!
Evidemment, étant le seul détenteur du fameux topo-guide et donc du savoir, il lui était facile de nous cacher le niveau de difficulté réel de ce qu'il appelle "une balade. Pourtant, une petite recherche sur internet permet de découvrir la vrai nature d'un sommet sur le chemin duquel rôde la mort au détour de chaque cairn. En voici la preuve avec ce site dont la page d'accueil fait froid dans le dos.
C'est avec intérêt que nous aurions pris connaissance de ceci avant d'accepter, difficilement c'est vrai, le principe de cette journée en montagne qui allait s'avérer être une véritable journée en enfer (j'y viens, ne vous inquiétez pas). Mais le CBC 49, avait-il une idée derrière la tête, a soigneusement attendu que nous soyons au pied de la difficulté, loin de tout moyen de communication moderne, avant de la désigner.
Le CBC 49 parle, je cite encore, de mon attitude décontractée. Une fréquentation trop assidue des femmes publiques lui auront sans doute fait penser que lorsque quelqu'un montre son cul, c'est forcément une invitation à faire la bête à deux dos. Chacun d'entre nous sait bien qu'il peut aussi s'agir d'un forme de défi, et même, le plus souvent de défiance. Pour rétablir la vérité, je vous invite a observer le cliché suivant, qui en dit beaucoup plus sur mon réel état d'esprit.
L'abominable homme des montagnes ose ensuite évoquer mon attitude désinvolte et affirme sans se démonter que je chevauche littéralement le vide. On aura tout lu. J'aurais pour ma part, une interprétation toute différente du cliché. J'y vois plutôt un ABG crispé et je dirais même terrorisé, tentant de progresser centimètre par centimètre, le cul par terre afin de maximiser sa stabilité dans une zone de danger extrème. Une certaine éducation, ainsi que la volonté de vous épargner des nuits de cauchemar m'empêche de reproduire ici, la photo que j'ai prise de mon caleçon au soir de cette mortelle randonnée.
Enfin, cet assassin en puissance, on se demande d'ailleurs si son but n'était pas de faire le vide autour de lui en provoquant un accident pour prendre le pouvoir au commissariat, nous prétend lui et moi unis comme les doigts de la main. Le CBC 22 m'est témoin, une fois passés les clochetons de Planpraz, l'immonde personnage n'a dû qu'à une distance respectable entre nous de ne ne pas se faire briser le nez et les dents après avoir menacé de suivre son propre chemin et de nous abandonner dans ce milieu particulièrement hostile. Vous noterez également, malgré des dénégations permanentes qui intéresseraient bien des psychanalystes, sa façon plus qu'équivoque de rechercher le contact physique, voire même la promiscuité. Qui osera alors me reprocher de fumer une tige pour atténuer un stress post-traumatique bien réel ? Qui ne saluera pas en revanche, l'indéniable self-control dont je fis preuve pour ne pas utiliser son oeil moqueur comme cendrier ?
Mais dans la vie, on finit toujours par se retrouver face à ses responsabilités, comme le dit un jour François Fillon à Daniel Cohn-Bendit. Les échos de cette journée en enfer ont résonné dans toute la vallée de Chamonix. Car nous n'étions pas seuls là-haut. Nous croisâmes quelques randonneurs surpris, voire outrés des conditions d'impréparation d'insécurité totale de ce raid fou. Quelques soldats du 43ème BCA de Chambéry m'ont même proposé de mettre ce paltoquet aux arrêts de rigueur. Faiblesse passagère, je les en ai dissuadés. Car malgré la peur, malgré la souffrance, malgré la déception personnelle, j'étais prêt à faire mienne l'une des nombreuses devises de circonstance du CBC 49. "Toujours pardonne. Jamais n'oublie". Voyez comme je suis clément.
Malheureusement pour lui, d'autres le sont moins que moi. Et les vantardises du CBC 49 sur le réseau mondial sont arrivées jusqu'aux oreilles de personnes que l'absence de morale révulsent. C'est ainsi qu'ayant eu vent de l'expédition, le très pieu Abou Rikakhd Al Eviani, alpiniste chevronné, autrefois victorieux de voies aussi prestigieuses que la face nord des courtes, et aujourd'hui à la tête d'un réseau d'écoles coraniques clandestines situées dans les endroits les plus inaccessibles de la Haute-Savoie, a fait diffuser le message audio suivant un peu partout :
Comme vous, je croyais, sur la foi des informations d'un quotidien de l'Est de la France, que l'Emir de la vallée verte avait eu son compte, à la faveur d'une trop forte ingestion de fendant. Mais ces gars là sont fait d'un autre bois que nous.
Je n'ai pas voulu cela, mais n'est-il pas juste, au final, que le CBC 49, à son tour, vive dans la peur ?