Le Commissariat poujadiste ?
Un silence intersidéral règne sur la permanence commissariale depuis quelques jours, et cela est bien compréhensible. Les uns luttent avec leur "cinq de la mort", les autres avec leurs soucis agroalimentaires, leurs relations municipo-internationales. Et la marmaille, pour faire déborder définitivement la marmite.
Je voudrais cependant revenir sur les dernières élucubrations de l'AdjudantBG, qui voulait nous entraîner sur le terrain ô ! combien glissant du penchant rugbystique de notre vénérable Maison (N'y aurait-il pas à ce sujet un dixième anniversaire qui pointe le bout de son nez ?). Avec des spécialistes attitrés de l'En-Avant Guigamp, de l'OMeupeuchère, des indomptables Gnous du Dahomey, prompts à refaire jusqu'au bout de la nuit le France-Allemagne de '82 ou plus proche de nous, j'en suis sûr, les chances de Monaco en finale de la Ligue des Champomy, je redoute une révolte, une révolution. Non que cela m'amuse, moi qui vivrais sur un continent ovale s'il existait, qui me casse la voix à un bon vieux Autriche-Luxembourg de 6e division de Tournoi des Six nations et crie "Österreich" quand les Ötzi faiblissent sur le terrain. C'est grave, docteur ?
Deuxième point que je souhaitais aborder devant vous ce soir, c'est l'impact de l'Europe à 25 sur notre Fraternité. Aux premières loges de l'élargissement, en terre barbare insensible à toute bonen cuisine bien de chez nous, je commence à ressentir un malaise diffus, qui s'aggrave à chaque déplacement à l'est. Perdu dans les effluves de goulasch et les vapeurs de Pilsner Urquell, définitivement allergique au Wienerschnitzel et à la Wurst omniprésente, c'est de bon petit repas commissarial que je me reprends à rêver, d'un RaK en bonnes proportions et pas trop sec, d'un nectar dans un bon verre à bourgogne, d'une petite nappe proprette, et de bonnes vieilles discussions sur la pace de la télé au foyer ou la constitution à VGE.
Ces traditions bien de chez nous, ces us alimentaires vont-ils disparaître à l'épreuve de l'intégration communautaire, notre identité va-t-elle se diluer dans une infâme bouillie, qu'annonçait déjà ce si ragoûtant Vin des Communautés Européennes, qu'on toruvait pour pas cher chez Trendel ? Résistance ! Non au Soleil vert !
Poujadiste, diront certains. Que nenni. Fier d'être français, fier de cette bonne bouffe et de ces belles tablées autour desquelles se bâtssent des amitiés viriles, de ce raffinement culinaire, de ces bonnes manières qui ont fait notre gloire et forcent l'admiration des autres peuplades en retard d'une évolution culturelle. La France, bordel ! Réveille-toi, Commissariat, pour sauver nos valeurs et nos verres Duralex !
L'IdB, en terre occupée